Spectacle permanent.
La nature, et la nature « verte » en particulier, est coutumière du spectaculaire : un champ de coquelicots en fleur – quand on peut en trouver un ! -, une forêt de hêtres en automne comptent parmi ses démonstrations de masse dont on ne se lasse jamais. A plus petite échelle, il y a nombre de végétaux qui, par leurs couleurs, leurs feuillages, leur taille ou leur silhouette, attirent aussitôt l’attention, même s’ils sont solitaires.
Il en existe, là encore, pour toutes les saisons, hiver compris, et la richesse des catalogues de nos pépinières permet au jardinier curieux de ne jamais être à court en la matière. Certaines doivent être considérées de près alors que d’autres pourront servir de point de mire au jardin comme sur terrasse ou balcon.
Le Kniphofia rooperi ‘Maxima Globosa’ de la pépinière Bellet
Excellent retardataire, ce tritome puissant, très accommodant, produit toute une série de fortes tiges florales entre fin août et mi-octobre. Elles sont surmontées d’inflorescences arrondies, trapues. Assez souvent fades dans l’espèce-type, elles sont flamboyantes dans la sélection ‘Maxima Globosa’, seule proposée dans le commerce.
C’est bien une des plantes les plus gratifiantes qui soient : épanouissant modestement une ou deux tiges la première année, elle en fournit quinze et plus dès la deuxième. Bien que chaque inflorescence soit assez fugace, ces tiges ont le bon goût d’apparaître en série, ce qui permet à la floraison de s’étaler sur un bon mois.
La puissance de sa végétation et la hauteur des tiges florales (1m et plus) désignent la plante pour les fonds de plates-bandes, où elle supporte la mi-ombre et craint particulièrement le soleil brûlant qui ne vaut rien à la fraîcheur de son feuillage persistant. Sol indifférent.
Le Sambucus nigra ssp. glauca de Ribanjou
Dotées d’un excellent caractère et d’une taille modeste qui permettent de les adopter absolument partout, les différentes formes du sureau noir, à feuillage pourpré ou diversement doré et panaché ont conquis tous les jardins ces dernières années. Mais les formes de cette plante n’ont pas livré tous leurs secrets. Autrefois classé comme espèce distincte, mais ramené au rang de sous-espèce de notre arbre indigène, le Sambucus nigra ssp. glauca possède un feuillage sensiblement différent. Mais ce sont surtout ses fruits qui attirent l’attention. Apparaissant en grappes énormes, ils sont bleus et couverts d’une pruine blanche qui leur confère un caractère de petits bijoux. Pas très exigeante, la plante préfère cependant les sols un peu frais et pas trop pauvres, pour bien fleurir et fructifier.
Le Cercis canadensis ‘Eternal Flame’ de la pépinière Ripaud
Notre bon vieil arbre de Judée (Cercis siliquastrum) s’est vu fortement concurrencé, depuis quelques années, par de nouvelles espèces du genre en tête desquelles figure le canadien C. canadensis. C’est la forme à feuillage pourpre qui a surtout fait son renom, mais des cultivars dorés, panachés de blanc ou de rose sont venus enrichir la gamme.
Le sommet est peut-être atteint cette fois avec ‘Eternal Flame’, tout récent, et promu plante de l’année outre-Manche par le public du célèbre Chelsea Flower Show. En effet, son feuillage, dès son apparition, se pare de tons flamboyants allant du jaune tendre au caramel, au cuivre, à l’or et au rouge, qu’il conserve jusqu’à sa chute automnale. Aussi facile de culture que ses prédécesseurs, ce petit joyau se contente de tout bon sol moyen.
Le cucamelon de Hortiflor Bureau
Envie de changer de condiments ? Cette sympathique curiosité est faite pour vous ! Répondant au nom scientifique de Melothria scabra, cette Cucurbitacée produit en abondance de surprenants fruits ovoïdes, marbrés, évoquant de minuscules pastèques. Elle se cultive aisément en annuelle comme les cornichons, de préférence sur grillage, pour garder les fruits propres. On récolte ceux-ci quand ils ont la taille d’un œuf de caille et on les consomme soit confits au vinaigre, soit crus. Ils ont alors un goût de concombre. Dans tous les cas, leur effet étonnant sur la table n’est jamais manqué !
L’Acanthus sennii de l’Atelier du Végétal
Venues d’une zone centrée sur la Méditerranée, les acanthes sont bien connues de tous par leurs grands épis de fleurs généralement lavande pâle issus de larges rosettes. Mais il en existe d’autres, à fleurs blanches, mais également roses, améthyste, ou comme avec A. sennii, orange soutenu. De plus, loin de former une rosette, cette espèce éthiopienne semi-arbustive émet des tiges tortueuses, presque noires, porteuses en automne de courts épis feu. Frileuse, la plante demande un coin très abrité et un paillis hivernal. Si elle aime le plein soleil, elle apprécie également de bons arrosages en été et une bonne terre filtrante.